Le benzène, cet assassin invisible

Classement

Les revendeurs de téléphones portables sous la loupe

L’objectif de cette analyse est d’inciter les principaux revendeurs de téléphones portables en Suisse à entamer un processus de prise de conscience de leur responsabilité et de leur devoir de diligence en tant qu’acteur de la chaîne d’approvisionnement. En Suisse, la plus grande partie des téléphones portables est vendue par les trois plus grands opérateurs téléphoniques, soit Swisscom, Sunrise et Salt, ainsi que par le revendeur Mobilezone.

Malgré leur importance, M-Budget Mobile et CoopMobile n’ont pas été directement intégrées dans l’évaluation. Les deux entreprises ne vendent des téléphones que par l’intermédiaire d’autres entreprises : par le biais de Swisscom pour M-Budget Mobile et Salt pour CoopMobile.

Swisscom: moyen

Swisscom obtient 58 % des points totaux et est ainsi évaluée comme étant « moyen ».

Swisscom a rempli le questionnaire envoyé par Action de Carême et l’EPER. L’évaluation s’appuie en outre sur les informations accessibles au public sur le site de Swisscom ainsi que sur les rapports d’activité de l’entreprise.

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Sunrise: insatisfaisant

Avec 29 % des points totaux, Sunrise se classe dans la catégorie « insuffisant ».

Sunrise a rempli le questionnaire envoyé par Action de Carême et l’EPER. L’évaluation s’appuie en outre sur les informations accessibles au public sur le site de Sunrise ainsi que les rapports d’activité de l’entreprise. Elle se base également sur un entretien téléphonique.

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Salt: inacceptable

Salt obtient 0 % des points totaux et se trouve ainsi classée dans la catégorie « inacceptable ».

Salt n’a pas rempli le questionnaire remis par l’EPER et Action de Carême. L’entreprise leur a indiqué « qu’en tant que fournisseur de téléphonie mobile, elle n’était pas impliquée dans le processus de fabrication. ». L’évaluation s’appuie sur des informations accessibles au public sur le site Internet de l’entreprise. Il y a eu également un échange d’information téléphonique.

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Mobilezone: inacceptable

Mobilezone

Mobilezone obtient 0 % des points totaux et se trouve ainsi classée dans la catégorie « inacceptable ».

Mobilezone n’a pas renvoyé le questionnaire remis par l’EPER et Action de Carême. Notre évaluation se base donc sur les informations données sur le site Internet de l’entreprise, ainsi que sur un échange d’information téléphonique16 et des échanges de courriels.

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Les réactions des revendeurs de smartphone à la suite de notre pétition

Quelques jours après le lancement de notre pétition ``stop benzène``, certains revendeurs de smartphone figurant dans notre classement ont réagi à nos revendications

Lausanne, le 13 septembre 2016. – La campagne lancée la semaine dernière par Action de Carême et l’EPER montre ses premiers succès. Suite à la pétition lancée par les deux organisations, qui demande aux revendeurs suisses de s’engager afin que le benzène soit exclu du processus de fabrication des téléphones portables qu’ils vendent, Swisscom a réagi positivement. Elle a décidé de faire des pas concrets dans ce sens.

Lausanne, le 20.09.2016 – Sunrise réagi positivement à notre campagne « stop-benzène ». Disposé à communiqué, le revendeur en télécommunication nous a informés – lors d’une première réunion – vouloir intégrer dans leur rapport d’audit la question du benzène ainsi que d’autres substances nocives. Depuis 2014, Sunrise mène ses propres enquêtes auprès de ses fournisseurs. Cette procédure ne répond pas à nos critères puisque les audits sont réalisés par Sunrise et ne peuvent être considérés comme indépendants. Ces enquêtes ne reflètent pas la réalité quotidienne des travailleuses et travailleurs qui confectionnent le matériel commandé par Sunrise.

Lausanne, le 26.09.2016 – Une délégation des organisations l’EPER et Action de Carême se sont rendu au siège de Salt à Renens. Leur but était d’établir un dialogue avec l’opérateur au sujet de l’utilisation du benzène, un produit cancérigène. Les dirigeants des deux organisations n’ont pas pu franchir le sas d’entrée de l’opérateur.

Pourquoi s’intéresser aux revendeurs de téléphones portables ?

Tout comme les fabricants, les revendeurs de téléphones portables sont dans l’obligation de veiller à ce que personne ne subisse les conséquences ou ne décède des suites d’une manipulation de benzène ou d’autres substances chimiques. Ils ont également la responsabilité de s’assurer que les normes sociales minimales sont appliquées sur l’ensemble de la chaîne de production et qu’elles sont contrôlées.

Ces dispositions se retrouvent dans différents textes internationaux qui visent à établir des standards, par exemple, les Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme, les lignes directrices de l’OCDE pour les entreprises multinationales ou les différentes lignes directrices élaborées ces dernières années sur le devoir de diligence, (telles que les directives sur les matières premières issues de zones de conflit). Les revendeurs (détaillants) y sont explicitement mentionnés. Ce qui signifie que les revendeurs, même s’ils ne fabriquent pas eux-mêmes les téléphones portables qu’ils vendent, doivent, eux aussi, connaître les risques en matière de violations des droits humains auxquels s’exposent leurs fournisseurs (Apple, Samsung, etc.) et agir en conséquence.

Ce qui différencie un revendeur d’un fournisseur, ce sont les mesures concrètes que chacun d’entre eux peut prendre. Le revendeur doit poser à son ou ses fournisseurs certaines exigences. Les mesures qu’il convient de prendre dépendront du niveau du risque de violation des droits humains et de l’influence des entreprises sur leurs fournisseurs. Dans ce cas concret, l’utilisation de benzène dans le processus de fabrication a de multiples conséquences.

Le benzène est hautement cancérigène, cause des dommages physiologiques irréversibles pouvant entraîner la mort des ouvriers et des ouvrières qui sont entrés en contact avec ce produit. Ce fait, d’une gravité de grande ampleur, est reconnu internationalement. Concrètement, cela signifie que le devoir de diligence doit être prioritaire, tant pour le fabricant que pour le revendeur.